Château de Carrouges

Studio Sherlock, lauréat de la première promotion de l'Incubateur du patrimoine, vous emmène a la découverte du chantier de restauration du château...
Le château est en travaux et un échafaudage habille plusieurs de ses ailes ! Que se passe-t-il donc ?
En 2018 et 2019, le Château de Carrouges a fait l’objet d’importants travaux : menuiseries, maçonneries, charpentes et couvertures ont été restaurées afin de sauvegarder la mémoire de ce monument dont les origines remontent à l’aube du Moyen-Âge.
Le château de Carrouges, avant d’être cédé à l’état en 1936, est un château familial et à peu près quinze générations s’y sont succédées. Construit en briques et pierres, il est situé au fond de la vallée et non sur la crête comme on pourrait s’y attendre.
Le château présentait d’importants désordres au niveau des charpentes et des couvertures, qui ont conduit à la réalisation d’un chantier d’envergure dont la première phase s’est achevée en 2019.
Tel un pont-levis, une passerelle provisoire permet aux entreprises de franchir les douves les pieds au sec pour accéder à la zone de travaux.
Studio Sherlock vous emmène sur le chantier pour vous en faire découvrir tous les secrets ! Découvrez les corps de métiers qui travaillent, faites la connaissance des compagnons, et apprenez les gestes ancestraux de la restauration !
A gauche : Adrien, couvreur vous parlera de son métier et de la pose au clou des ardoises. A droite : Bertrand et Antoine, charpentiers, vous transmettront peut-être leur passion pour le bois !
Le château de Carrouges vu du ciel
L’échafaudage est en place, les travaux peuvent commencer !
Vétustes, les menuiseries des nombreuses fenêtres du château de Carrouges ont été restaurées.
A l’évidence, les dimensions des menuiseries du château ne correspondent pas aux standards actuels. Chaque menuiserie doit donc faire l’objet d’un relevé précis afin de pouvoir être reproduite à l’identique en atelier.
Elles sont ensuite posées sur site par une équipe de compagnons spécialisés.
A gauche : Prise de cotte sur site avant la pose de la menuiserie. A droite : Détail de la menuiserie après sa pose.
Restaurer des fenêtres, un travail d’orfèvre ? Etienne, menuisier, nous parle de son métier.
Cette technique, dont le nom peut sembler barbare, peut également paraître magique. Elle permet en effet de dater précisément les bois utilisés pour la construction de la charpente !
L’étude dendrochronologique réalisée sur la charpente du château de Carrouges a permis de dater précisément celle-ci de 1474/1476.
Comment ça marche ?
Pour dater la charpente, il est nécessaire de prélever des échantillons dont les cernes seront analysés en laboratoire. Les prélèvements réalisés sont minutieusement positionnés et soigneusement rebouchés.
A gauche : Prélèvement d’un échantillon pour analyse dendrochronologique. A droite : Vue de l’échantillon prélevé.
A gauche : Rebouchage à l’aide d’un bouchon en chêne. A droite : Les échantillons sont soigneusement localisés et référencés avant d’être analysés en laboratoire.
La restauration des charpentes nécessite la dépose de l’ensemble des éléments de couverture qu’elle supporte et de l’ensemble des habillages qui peuvent la masquer.
Les travaux sont donc un moment inédit pendant lequel la charpente est exceptionnellement visible dans son intégralité !
Une fois totalement accessible, la charpente peut faire l’objet d’un diagnostic précis. L’équipe de maîtrise d’œuvre identifie chaque élément de charpente qu’il sera nécessaire de remplacer ou de restaurer. L’objectif est de conserver un maximum de pièces d’origine afin de conserver la mémoire de l’édifice.
A gauche : Profitez de cette vue rare de cette charpente du 15e siècle. A droite : Pièce de charpente détériorée.
La restauration d’une charpente ancienne nécessite la maîtrise de gestes techniques et de savoir-faire particuliers. Les charpentiers partagent une passion commune pour leur métier et contribuent à la transmission du patrimoine aux générations futures.
Pour conserver la mémoire, les charpentiers perpétuent les techniques et les assemblages anciens. L’assemblage le plus courant en charpente traditionnelle est l’assemblage par tenon et mortaise.
Comment ça marche ?
Devenir un charpentier expérimenté est un travail de longue haleine et l’apprentissage de ces techniques nécessite du temps et de la pratique. Si le travail de charpentier dans les monuments historiques vous intéresse, il n’est peut-être pas trop tard pour changer de voie ! Ecoutez le témoignage d’Antoine !
A gauche : Prise de cotte sur place. A droite : Assemblage d’une pièce neuve sur la charpente d’origine.
Les outils traditionnels du couvreur : le marteau et l’enclume.
La couverture du château de Carrouges est en ardoises. Son état nécessitait une restauration complète. Elle a de plus été entièrement déposée pour accéder à la charpente.
Une fois les travaux de charpente terminés, la couverture est restaurée en respectant les techniques de pose traditionnelles.
En monuments historiques, et le château de Carrouges ne déroge pas à la règle, la technique de pose la plus courante est la pose au clou.
Comment ça marche ?
Adrien, couvreur, épaule une ardoise.
Découvrez en image la pose au clou mise en œuvre lors des travaux de restauration du château de Carrouges. Adrien, couvreur, nous explique pourquoi il est important de restaurer le patrimoine.
Une couverture en ardoise nécessite également l’utilisation ponctuelle d’autres matériaux, tels que le plomb ou le cuivre. Et elle consomme également beaucoup de clous !
A gauche : Plomb utilisé pour certains ouvrages (rives, faitages…). Au centre : Utilisation du cuivre en rive. A droite : Les clous de fixation de la volige en bois sur la charpente.
Pendant ce temps là, le mur de clôture du château se refait une beauté ! Yannick, maçon, nous parle de son métier !
Il s’agit d’un travail de longue haleine ! Chaque pierre le nécessitant est remplacée, mais la plupart est ré-employée après avoir été nettoyée. L’ensemble des joints est également refait.
A gauche : L’échafaudage permettant aux maçons de travailler est déplacé au fur et à mesure de l’avancée du travail. A droite : Les joints sont curés avant d’être intégralement restaurés.
A gauche : Outils pour la mise en œuvre du mortier de joints. A droite : Mise en œuvre du mortier.
A gauche : La brique, symbole du château de Carrouges ! A droite : Et voilà le travail !
Pour terminer, Xavier Bailly, ancien administrateur du château de Carrouges, nous raconte le château et le chantier. Embarquez avec ce formidable conteur pour un voyage au cœur des secrets du château de Carrouges.
Et voilà le travail ! Les travaux se poursuivront avec la restauration des autres ailes du château. Affaire à suivre !
Crédit photographique : Studio Sherlock, agence de production audiovisuelle et transmédia experte et spécialisée dans la valorisation des chantiers de restauration des monuments historiques
Crédit vidéo : Studio Sherlock
Remerciements aux entreprises :
Remerciements à toute l’équipe du château et à Xavier Bailly, ancien administrateur du château.
Remerciements à toute l’équipe de l’incubateur du Patrimoine du Centre des Monuments Nationaux.